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Troubles oppositionnels 

 

Recherches personnelles

 

Il existe deux catégories différentes de troubles du comportement :  le trouble oppositionnel avec provocation et le trouble de conduite. 

 

  • Le trouble oppositionnel avec provocation : 

 

Une personne atteinte de ce trouble aura tendance à agir en s’opposant et en désobéissant tout en faisant preuve d’hostilité.

L’enfant, ou l’adulte, aura également tendance à vouloir constamment provoquer (tester et repousser les limites imposées), mais acceptera très difficilement d’être lui-même provoqué par une autre personne. 

 

Pour que le diagnostic puisse être posé, il faut que ces comportements négatifs :

 

-   se manifestent pendant au moins 6 mois ;

-   soient disproportionnés par rapport à l’âge de la personne ;

-   dérangent le fonctionnement social et adaptatif de la personne.

 

Comportements typiques d’une personne ayant un trouble oppositionnel avec provocation :

 

-   méprisant ;

-   se met facilement en colère ; 

-   contredit les paroles d’un adulte ;

-   est vite irrité(e) par les autres ;

-   a tendance à reprocher aux autres ses erreurs ou ses mauvais comportements ;

-   accepte rarement de se plier aux règles ;

-   prend du plaisir à provoquer les autres ; 

-   . . .

 

  • Le trouble de conduite : 

 

Une personne ayant un trouble de conduite bafoue les droits fondamentaux des autres en ayant des comportements perturbateurs graves. Il transgresse souvent les règles que les autres individus de son âge respectent.

Ce trouble est plus grave que le trouble oppositionnel avec provocation car le comportement perturbateur engendre des répercussions légales. 

 

Pour que le diagnostic puisse être posé, il faut que :

 

-   au moins un des critères soit présent depuis 6 mois ;

-   au moins 3 des critères soient présents depuis 12 mois ;

-   les conduites bafouent les droits fondamentaux des autres ainsi que les règles sociales correspondant à l’âge de la personne.

 

Comportements typiques d’une personne ayant un trouble de conduite : 

 

-   comportements agressifs ou cruels envers les animaux ou avec les autres ;

-   utilisation d’armes ;

-   prend du plaisir à détruire des objets (en les brûlant, ...) ;

-   commet des effractions ;

-   fugue ;

-   ne va pas en cours ;

-   . . .

 

Durant mes recherches, je me suis particulièrement intéressée aux facteurs qui peuvent favoriser l’apparition de troubles du comportement. 

J’ai analysé un article que j’ai trouvé particulièrement intéressant : « Les facteurs de risque familiaux et environnementaux des troubles du comportement chez le jeune enfant », de Antoine Guédeney et Romain Dugravier. (Cfr bibliographie).

 

Je vais en résumer les points les plus importants.

​

Résumé de l’article :

 

Les recherches sur les troubles du comportement sont de plus en plus nombreuses à s’intéresser aux facteurs pouvant augmenter leurs risques d’apparition. 

Parmi ceux-ci, de nombreuses études s’intéressent à l’influence familiale et environnementale.

 

« Il est clair, en effet, que les relations parents/enfants jouent un rôle majeur dans le développement des problèmes de comportement, à travers l’expérience et le type de régulation émotionnelle qu’elles permettent. » (Campbell, 1995 ; Kazdin, 1995 ; Shaw et Bell, 1993 ; Rutter, 1995)

 

Pour Patterson (1989), le manque de discipline et de surveillance parentale peut contribuer à l’apparition de difficultés comportementales.

 

Les expériences relationnelles qui se déroulent dans le milieu familial peuvent également être vues comme des « précurseurs » à ces troubles car elles influencent la capacité de régulation émotionnelle. 

Lorsqu’il est jeune, un enfant n’est pas capable de se contrôler, de s’autoréguler. Il va apprendre, petit à petit, en suivant les modèles qu’il observera (les parents, ...).

La capacité de régulation émotionnelle qu’acquerra l’enfant favorisera, plus tard, le réglage de ses systèmes inhibiteurs et le contrôle cérébral de l’excitation.

 

Selon Shore (1994), la capacité d’autorégulation émotionnelle sera d’autant plus efficace lorsque l’individu a un attachement « sécure » avec ses parents (ou avec la maman ou le papa).

D’ailleurs, pour John Bowlby (1969), l’attachement devrait être considéré comme un besoin primaire.

Le lien d’attachement que l’enfant va développer, très tôt, dépend de l’attitude que sa maman aura vis-à-vis de lui et sera, une fois intériorisé, le modèle pour toutes les relations intimes et sociales qu’il aura ultérieurement. 

 

Une élève de John Bowlby, Mary Ainsworth, a réalisé plusieurs tests au cours desquels elle a étudié les relations d’attachement. Elle a observé les comportements qu’avaient les enfants en se séparant et en retrouvant leur mère.  Elle a également analysé les comportements des mamans. 

Suite à ses observations, elle a défini trois formes principales d’attachement que les enfants pouvaient avoir, lié significativement à l’attention qui leur était portée par leur maman : 

 

  1. L’attachement « sécure » : 

 

  • les mamans traitent leur enfant avec sensibilité ;

  • l’enfant a une meilleure estime de soi ;

  • il demande de l’aide quand il en a besoin ;

  • il proteste lorsque sa maman s’en va ;

  • il retrouve sa mère avec plaisir.

 

2.   L’attachement « insécure évitant » : 

 

  • l’enfant ne demande l’aide de personne, même lorsque son stress augmente ;

  • il a tendance à se sentir invulnérable ;

  • il pense ne pas pouvoir faire confiance aux autres ;

  • il semble peu affecté par la séparation ;

  • lorsqu’il retrouve sa maman, il évite la proximité et le contact avec elle ;

  • il se focalise sur les objets (jouets, ...).

 

3.   L’attachement « insécure ambivalent » ou « résistant » : 

 

  • en période de stress, l’enfant est très contradictoire ;

  • il manifeste une détresse lors de la séparation avec sa maman ;

  • recherche de contact mais rejet coléreux ;

  • difficultés à être réconforté.

 

« Les catégories insécures, qu’elles soient résistantes ou évitantes, correspondent à des stratégies adaptatives et ne sont pas, en elles-mêmes, synonymes de pathologie. »  (Guédenay & Dugravier. 2006).

 

Ces stratégies adaptatives visent à attirer l’attention des figures d’attachement qui ne répondent ou ne réagissent généralement pas aux signaux habituels de l’enfant. Ces stratégies peuvent se présenter différemment. Elle peuvent prendre la forme de colères, d’agressions, d’oppositions, ...

Ces comportements, s’ils sont adaptatifs au début, peuvent se transformer en habitudes négatives s’ils persistent. 

 

« Les stratégies d’attachement peuvent donc contribuer à expliquer l’apparition et la persistance des troubles du comportement. » (Patterson, 1982, 1989). 

 

Cet article étudie également le facteur de la pauvreté. 

 

Selon Rutter, ce n’est pas la présence d’un seul facteur de risque qui va engendrer des troubles du comportement, mais bien leur accumulation. 
La pauvreté pourra donc influencer l’apparition de problèmes de comportement si elle est associée à d‘autres facteurs (éducation monoparentale, dépression du/d’un parent, ...).

 

La présence, au sein de la fratrie, d’un enfant avec un trouble du comportement peut également influencer ses frères et sœurs et participer à l’apparition d’un trouble semblable chez eux.

 

Les troubles du comportement sont donc la conséquence de plusieurs facteurs. Ils peuvent se développer à différents moments ou suite à un traumatisme (décès d’un parent, violences subies, ...). 

 

Les influences parentales semblent jouer un rôle important (attention et sensibilité portées à l’enfant, surveillance, absence ou présence de violence, dureté dans l’éducation, ...).

 

L’article cite également des facteurs qui augmentent la probabilité qu’une personne devienne délinquante.

Parmi ces facteurs se trouvent : 

 

  • avoir des pairs délinquants ;

  • avoir déjà commis des infractions ;

  • être dans un milieu social défavorisé ;

  • consommer très jeune des stupéfiants ;

  • avoir des parents délinquants ;

  • avoir des parents souffrant de troubles mentaux ;

  • avoir été élevé par une mère seule, très jeune et à faibles revenus ;

  • être impulsif ;

  • avoir (eu) une mauvaise relation avec ses parents ;

  • faible niveau scolaire ;

  • problèmes médicaux précoces ;

  • avoir un faible QI ;

  • ...
     

 

Après cette lecture, j’ai conscience qu’il existe énormément de « routes » qui pourraient déclencher des troubles de comportement chez une personne et qu’il existe donc autant de « routes » différentes qui pourraient les faire sortir de ceux-ci.

 

L’article nous explique de façon approfondie le rôle de l’attachement dans lapparition de ces troubles.

La manière dont ceux-ci peuvent être influencés par la capacité de régulation des émotions de la personne est plus claire pour moi.

 

J’ai également compris que l’attachement « sécure » que l’enfant a avec son/ses parent(s) lui permet d’inhiber des problèmes de comportement en étant plus sensible aux émotions des autres et plus apte à lire leurs émotions.. Il a une meilleure capacité d’empathie. 

​

Face à un jeune présentant des troubles de conduite, il convient d’être attentif à ses fréquentations afin de le séparer de ces mauvaises influences, si cela s’avère nécessaire et possible. 

 

J’ai compris que chacun de ces facteurs pouvait être une porte d’entrée, un élément à travailler avec une personne ayant des troubles du comportement et que je pourrais rencontrer en tant qu’orthopédagogue.  

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Quelques documents pouvant être intéressants

 

« Les troubles du comportement à l’école », 2005

 

  • Auteurs : Line Massé, Nadia Desbiens, Catherine Lanaris

  • Éditeur : Gaêtan Morin 

  • Chenelière éducation 

  • Prix scientifique en psychoéducation 2006 

 

« Conçu comme un outil pédagogique et un guide, ce manuel, rédigé par une quarantaine

d’experts œuvrant dans le domaine de l’adaptation scolaire et sociale, présente une synthèse

des connaissances sur les troubles de comportement à l’école. Les futurs enseignants et

professionnels non-enseignants trouveront, en première partie de l’ouvrage, les principaux

troubles et les problèmes qui y sont associés. La seconde partie présente des méthodes

d’intervention, des modèles d’instruments et des questionnaires. »  

(Ordre des conseillers et conseillères d’orientation et des psychoéducateurs et

psychoéducatrices du Québec (OCCOPPQ), 2006)

 

Image tirée de ce site :https://recit.cssamares.qc.ca/compl/IMG/pdf/livre_trouble_compt.pdf

 

« Les troubles du comportement en milieu scolaire », 2018

 

  • Auteurs : Bruno Egron & Stéphane Sarazin 

  • Édition : Retz Eds

  • Collection : Comprendre Et Aimer 

 

Le livre est constitué de 2 parties. 

 

Dans la première partie, intitulée « Comprendre les troubles et connaître les Aides »,

vous trouverez des informations sur l’historique de ces troubles,

vous découvrirez des définitions ainsi que des explications sur les incidences

qu’ils peuvent avoir sur les apprentissages.

 

Dans la deuxième partie, intitulée « Accompagner dans le contexte scolaire »,

vous trouverez des conseils pour mieux connaître l’élève, pour accueillir et

impliquer les familles, mais également des astuces pour savoir comment

organiser les cadres et susciter l’envie d’apprendre de l’enfant. 

 

Image tirée de ce site : http://extranet.editis.com/it-yonixweb/images/322/art/doc/8/8598e0e6f231353338303430313137303734313139.pdf

 

Vous trouverez un extrait du livre sur ce site : 

http://extranet.editis.com/it- yonixweb/images/322/art/doc/8/8598e0e6f231353338303430313137303734313139.pdf

 

« 100 idées pour gérer les troubles du comportement », (2013)

 

  • Auteur : R. Howarth 

  • Éditeur : Tom Pousse 

​​

« Que faire face à des enfants et adolescents oppositionnels et provocateurs ?

100 idées pour gérer les troubles du comportement constituent un guide précieux

pour tous les enseignants qui travaillent avec des élèves difficiles ou très difficiles.

Principal d'éducation dans un collège d'enseignement spécialisé à Oxford,

l'auteur a testé chacune de ses suggestions concrètes au cours de sa longue

expérience pédagogique avec des élèves aux comportements problématiques.

Un guide pour les enseignants mais aussi pour les parents ». (Espace orthophonie) 

 

​

Image tirée du site : https://www.espace-orthophonie.fr/100-idees-pour-/2229-100-idees-pour-gerer-les-troubles-du-comportement-9782353450817.html

 

« La prise en charge des troubles du comportement du jeune enfant » (2017) 

 

  • Auteur : Isabelle Roskam 

  • Éditeur : Mardaga 

 

« Fruit d’une recherche d’une dizaine d’années menée auprès d’enfants dits « difficiles »

et de leurs parents, cet ouvrage vise à fournir aux praticiens des outils thérapeutiques

utiles dans la prise en charge de leurs patients ainsi que quelques clés de compréhension

indispensables. La thématique n’est certes pas récente, mais elle continue à interpeller.

Les études menées récemment ont en effet conclu que, si ces enfants n’étaient pas suivis,

les troubles externalisés persistaient à l’âge adulte, impactant ainsi leur vie future.

Il est donc primordial pour les praticiens de trouver les outils nécessaires à la prise

en charge de ces enfants et/ou de leurs parents. » (Mardaga) 

 

Image tirée de ce site :

https://livre.fnac.com/a10704274/Isabelle-Roskam-Traiter-les-troubles-du-comportement-chez-l-enfant

 

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Bibliographie

 

  • Frère, S. (2018). Troubles oppositionnels et méthodologies adaptées. Syllabus. Haute École de Bruxelles.

  • Guédeney, A. & Dugravier, R. (2006). Les facteurs de risque familiaux et environnementaux des troubles du comportement chez le jeune enfant : une revue de la littérature scientifique anglo-saxonne. La psychiatrie de l'enfant, vol. 49(1), 227-278. doi:10.3917/psye.491.0227.

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Si vous souhaitez télécharger ce travail, cliquez sur licône ci dessous : 

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Professeur : Sylvie Frère  

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