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Troubles du spectre autistique

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Lecture du livre « Pratique de l’intervention individualisée »

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Dans le cadre du cours d’introduction sur le spectre de l’autisme, nous avons été invités à lire le livre « Pratique de l’intervention individualisée » de Nicole Montreuil et Ghislain Magerotte.

 

Nous avons ensuite pu choisir le chapitre qui nous avait le plus interpellé pour en faire un résumé et pour l’analyser plus en profondeur. 

Il nous était également demandé de faire des liens entre ce que nous avions découvert dans ce livre, et plus précisément dans ce chapitre, avec ce que nous avions vu lors des différents cours de la spécialisation en orthopédagogie. 

 

J’ai choisi de m’intéresser plus précisément au chapitre 5 intitulé « Apprendre un nouveau comportement ». 

Dans cette partie du livre, les auteurs nous expliquent les différentes manières d’apprendre un comportement, à savoir : l’imitation, le façonnement et l’enchainement.

 

L’imitation est très efficace pour apprendre de nombreux nouveaux comportements. Les enfants, par exemple, apprendront beaucoup plus vite à s’habiller seul s’ils ont un modèle à observer plutôt que s’ils devaient essayer d’y arriver uniquement grâce aux conseils « verbaux » des adultes. En effet, s’ils ont une personne de référence qui leur montre comment faire, ils verront concrètement ce qu’ils devront faire, à leur tour, pour parvenir à s’habiller seul et il ne leur restera plus qu’à imiter ces mouvements pour y arriver.

 

Cette imitation peut être directement proposée par l’adulte, par exemple lorsqu’il va demander à l’enfant de l’observer pour ensuite l’imiter, mais elle peut aussi être suggérée indirectement. J’ai particulièrement été intéressée par cette partie-là car elle touche beaucoup, selon moi, au renforcement positif. En effet, pour suggérer à un enfant d’observer un bon comportement, sans le lui dire explicitement, nous pouvons utiliser le bon comportement d’une autre personne et pourquoi pas d’un autre enfant. Imaginons que nous sommes en voiture avec 2 enfants. L’un d’eux se comporte très bien, il est calme, parle sans crier, a bien attaché sa ceinture et est bien assis. L’autre enfant, contrairement au premier, refuse de mettre sa ceinture, crie, gesticule dans tous les sens et n’écoute pas vraiment ce qu’on lui demande. Nous pourrions alors soit demander à l’enfant de se tenir correctement et de parler moins fort, ou alors nous pourrions utiliser le comportement positif de l’autre enfant ! Nous féliciterions alors l’enfant qui se comporte bien en insistant sur tout ce qu’il fait bien. Nous lui dirions par exemple « Bravo Ben, je te félicite car tu as bien mis ta ceinture, tu es bien assis à ta place et en plus tu es bien calme. Je suis très fière de toi. »

En agissant ainsi, l’enfant qui aura été félicité se sentira mis en valeur, son estime de soi sera donc renforcée, et l’autre enfant, qui ne se tenait pas bien, aura tendance à vouloir, lui aussi, avoir droit à des compliments et à des félicitations. Il imitera alors l’autre enfant et nous pourrons finalement le féliciter, lui aussi, pour son bon comportement. 

Je trouve cette technique très intéressante car, comme expliqué ci-dessus, les deux enfants sont félicités : le premier, au début, mais aussi le deuxième enfant lorsqu’il aura modifié son comportement et qu’il se conduira bien. 

C’est une façon de mettre les bons comportements en évidence (au lieu de souligner les comportements dérangeants) et je trouve que cela devrait être beaucoup plus utilisé. 

De plus, c’est plus motivant pour les enfants.

 

Après l’imitation, nous découvrons le façonnement. Nous utiliserons cette technique pour apprendre à l’enfant, ou à la personne, un comportement qu’il n’est pas capable d’imiter car il est trop complexe. Lors de cette technique, nous utiliserons un comportement de l’enfant déjà présent et nous l’affinerons. L’objectif sera ici de préciser le comportement afin qu’il devienne de plus en plus proche de « l’objectif ». Prenons l’exemple d’un enfant qui apprend à rouler à vélo. Au début, il sait rouler avec les petites roues sur le côté. Nous le féliciterons donc pour cela et l’encouragerons à continuer. Au fur et à mesure que l’enfant maitrisera cela, nous augmenterons, petit à petit, la difficulté. Nous enlèverons par exemple ses petites roues et il devra essayer de rouler sans, mais nous serons là pour l’aider. Ensuite, lorsqu’il aura bien progressé et qu’il fera cela facilement nous augmenterons à nouveau un petit peu la difficulté. Nous pourrions par exemple lui demander de rouler tout seul, sur une distance très courte, ensuite, nous rallongerions la distance. Il est important, lors de cette technique, de toujours partir de ce que la personne sait faire et de le mettre en évidence. L’objectif n’est pas de mettre la personne en situation d’échec mais bien de la mettre face à une difficulté qu’elle sera capable de surmonter, avec un peu d’aide au début puis seule ensuite. Tout au long des apprentissages, nous deviendrons de plus en plus exigeants par rapport aux comportements qui seront félicités.

 

Enfin, nous découvrons la troisième méthode, l’enchaînement, qui sera utilisée pour apprendre un comportement composé d’une succession de plusieurs comportements simples qui doivent se réaliser dans un ordre bien précis. 

Prenons l’exemple du brossage de dents. Avant d’apprendre à quelqu’un à se laver les dents, il sera important de commencer par décomposer la tâche. Il faudra analyser les différentes étapes par lesquelles il faudra passer pour se laver les dents. Par exemple, il faudra commencer par mouiller sa brosse à dent, ce qui demandera d’ouvrir et de fermer le robinet, il faudra ensuite mettre du dentifrice, et donc là aussi il faudra ouvrir et fermer le tube, etc. Chaque étape est importante puisqu’elles devront toutes être apprises. 

Comme pour les autres techniques, il faudra veiller à encourager la personne et à la féliciter pour les comportements qu’elle fait bien et toujours l’encourager pour qu’elle continue à progresser. 

 

Dans ce chapitre, en plus des explications sur ces 3 techniques d’apprentissage, il y a également une partie qui explique le renforcement négatif. Cette partie-là est également très intéressante car elle nous fait prendre conscience de l’importance des réactions que l’on a face à des comportements inadaptés. En effet, si, face à un comportement inadapté (ex : un enfant qui fait une crise pour avoir une glace au milieu du parc), nous réagissons avec un comportement d’évitement (nous achetons une glace pour qu’il arrête de pleurer), l’enfant associera le comportement qu’il a eu au résultat positif qui a suivi (avoir reçu sa glace). Je pense qu’il est vraiment important d’être conscient de ce processus car au plus cette situation se répètera, au plus l’enfant reproduira ce comportement. 

 

En tant que future orthopédagogue, je pense qu’il est important que nous soyons conscients de tout cela car nous aurons à apprendre de nouveaux comportements aux personnes dont nous nous occuperons. Il me semble donc indispensable d’être informée sur les différentes techniques qui existent pour faire apparaître un nouveau comportement ou pour modifier un comportement existant étant donné que cela fera partie intégrante de notre travail.

 

Durant notre formation en orthopédagogie, nous avons également eu des cours qui étaient liés à l’apprentissages et à l’observation de comportements. En effet, lors du cours de « construction et évaluation de grilles d’analyse », nous avons appris à construire une grille complète qui nous permettrait d’observer un comportement. Nous avons par exemple appris à décomposer une tâche complexe en toutes les différentes étapes par lesquelles il fallait passer pour parvenir à réaliser l’action au complet. (Vous pouvez, si vous le souhaitez, aller voir la grille d’analyse que nous avons construite sur l’action « manger sa collation » àlien site).

Cette grille d’analyse nous facilitera grandement l’apprentissage du comportement visé puisque nous connaitrons précisément chaque étape qu’il faudra apprendre à la personne, et l’ordre dans lequel il faudra le faire. Dans les autres chapitres du livre, il y a également des informations et des outils très utiles relatifs à l’observation d’un comportement, à la formulation et à l’évaluation d’objectifs. 

 

En lisant le chapitre sur les différentes techniques d’apprentissage d’un comportement et, plus particulièrement, la partie sur l’imitation, j’ai également repensé au cours de communication corporelle et non verbale. En effet, lorsqu’un individu apprend un comportement par imitation, c’est qu’il a observé un modèle. En tant que future orthopédagogue, nous serons très probablement parfois les modèles de quelqu’un. J’ai donc pris conscience qu’au-delà des comportements langagiers (dire « merci », « s’il vous plait », etc.), les personnes peuvent également apprendre des comportements physiques, comme par exemple se tenir bien à table etc. Encore une fois, en prenant conscience de cela je comprends également que je devrai être attentive à la manière dont je me comporterai, dont je me tiendrai, aux expressions que j’aurai sur mon visage etc. car ce sont tous des éléments que les personnes avec qui je travaillerai pourraient observer et commencer à imiter, consciemment ou non. 

 

J’ai appris des choses dans chaque chapitre et j’ai beaucoup apprécié de lire ce livre car, au-delà de m’avoir appris beaucoup de choses en lien avec ma future profession, j’ai pu associer la plupart des exemples du livre à des situations vécues personnellement. En effet, que ce soit lors de baby-sitting, lors de réunions scoutes ou encore lors d’activités avec les associations dans lesquelles je suis bénévole, j’étais déjà attentive à utiliser les comportements positifs des enfants en les mettant en avant plutôt qu’en insistant sur les comportements dérangeants à modifier. Après avoir lu ce livre, je le serai encore davantage. Je ferai également attention aux renforçateurs négatifs afin de limiter l’automatisation de comportements dérangeants. 

Je suis très heureuse d’avoir pris conscience de tout cela car ça donne une toute autre dynamique à l’apprentissage et à la modification de comportements. L’ambiance est plus positive, les enfants ou les personnes sont plus valorisées, leurs comportements positifs sont mis en avant et je suis convaincue que les différents apprentissages seront plus efficaces de cette manière-là. 

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Bibliographie : 

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  • Frère, S. (2018). Troubles du spectre autistique. Syllabus. Haute Ecole de Bruxelles.

  • Montreuil, N. & Magerotte, G. (1996). Pratique de lintervention individualisée. De Boeck. Bruxelles.

     

Si vous souhaitez télécharger ce travail, cliquez sur licône ci-dessous : 

Professeur : Sylvie Frère

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