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Retour réflexif sur les différentes visites

 

Comme je l’ai mentionné dans la rubrique du cours d’introduction sur les enfants malades, j’étais très intéressée par ce sujet. 

Le choix de ce cours d’approfondissement parmi mes options a donc été une évidence. J’étais impatiente d’en découvrir davantage.

 

Dans le cadre de ce cours, nous avons visité plusieurs institutions et nous avons pu rencontrer une partie des merveilleuses personnes qui travaillent dans les écoles à l’hôpital (et autres institutions « alternatives »). 

 

Ces rencontres ont changé le regard que je portais sur ces structures, qui me semblaient toutes fonctionner de la même manière et avec une population semblable. Au fil des visites, ma vision de la situation a évolué et je suis maintenant convaincue de la richesse de cette diversité.

 

Monsieur Christian Lieutenant, président de l’Association des Pédagogues Hospitaliers (APH) et directeur de l’École Escale ainsi que Madame Emmanuelle Van Besien, coordinatrice de Hospichild, sont venus nous présenter leurs fonctions respectives.

 

La mission principale de l’APH (Association des pédagogues Hospitaliers) vise à favoriser le développement de l’enseignement de type 5, en mettant en place davantage d’écoles dans les hôpitaux. 

L’objectif de ces écoles est de rendre le statut d’élève aux enfants hospitalisés. 

 

Grâce à une équipe de plus de 180 professionnels, L’Escale permet d’assurer le suivi scolaire de plus de 5.500 enfants et adolescents par an.  Elle comporte une section fondamentale et une section secondaire. Elle est présente dans de nombreuses implantations (Centre Hospitalier Neurologique William Lennox, Cliniques Universitaires Saint-Luc, Centre scolaire de jour l’Entreliens, Clinique Saint-Pierre, Huderf, ...). 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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       Pour de plus amples informations sur l’École Escale, vous pouvez consulter leur site internet : http://www.asihs.org.

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Emmanuelle Van Besien est la coordinatrice de Hospichild

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« Hospichild est donc un site web d’informations non médicales autour de l’hospitalisation de l’enfant qui aborde les aspects administratifs, économiques, scolaires, l’emploi des parents, les services pédiatriques bruxellois, les associations d’aide, etc.

Hospichild c’est aussi un vaste réseau de professionnels du monde pédiatrique qui nous apportent leur savoir, leur expérience et leurs idées » (www.hospichild.be)

 

Voici les différents onglets que nous pouvons y trouver : 

 

 

 

 

 

 

 

 

        Si vous souhaitez aller découvrir ce site plus en profondeur, voilà le lien :  http://www.hospichild.be/qui-sommes-nous/.

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Ce site très complet recense un grand nombre d’informations et dès lors permet à l’entourage de l’enfant hospitalisé de lui consacrer plus de temps.

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Voici les institutions visitées : 

 

  • SSAS, à Liège

  • William Lennox, Ottignies 

  • L’Entreliens, Woluwe Saint-Lambert

 

SSAS Liège

 

Nous avons visité la Structure Scolaire d’Aide à la Socialisation (SSAS).

Ses objectifs principaux sont : 

 

  • l'accueil momentané, pour une durée de 24 mois maximum (sauf dérogation), de jeunes en rupture scolaire (suite à des maladies psychologiques) ; 

  • leur proposer une structure « resocialisante » et « restructurante » afin qu’ils retrouvent un équilibre ;

  • les aider à définir un projet personnel qui leur soit le mieux adapté possible.

 

Les jeunes accueillis dans cet établissement sont tous sous certificat médical, mais l’équipe de cette école est exclusivement constituée d’une trentaine d’enseignants.

 

Les jeunes doivent cependant avoir obligatoirement des rendez-vous thérapeutiques réguliers mais ceux-ci ne sont pas organisés dans l’école. 

L’institution accueille environ 45 enfants, qui ne sont pas tous simultanément présents. 

 

Différentes activités sont organisées dans cette structure : 

 

  • cuisine

  • art

  • musique (piano, ...) 

  • photographie

  • vidéo

  • informatique

  • théâtre

  • stratégie

  • imprimerie

  • chant

  • stylisme

  • scientifique

  • sport

  • projet

  • licorne ( en fait, c’est de l’éthologie équine) 

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J’ai été étonnée par l’étendue des activités proposées. En effet, afin de proposer aux jeunes des activités qui leur conviennent le mieux possible, ils ont chacun un horaire spécifique ! 

Pour que tout cela soit possible, il est indispensable d’avoir une équipe conséquente derrière. 

L’institution accueille environ 45 enfants, mais qui ne sont pas tous simultanément présents.

L’équipe éducative est composée d’une trentaine d’enseignants.  

 

Nous avons eu la chance de pouvoir assister à une réunion d’équipe. Cela nous a permis de découvrir un autre aspect de l’institution. C’était très intéressant de visiter les lieux, mais avoir pu être parmi les enseignants, los de leur réunion, a été très enrichissant aussi. 

J’ai par exemple été ravie de voir comme ils étaient impliqués pour leurs jeunes et à quel point ils souhaitaient les voir aller mieux. 

J’ai été épatée par la bienveillance de cette équipe éducative qui a à cœur de redonner le sourire à ces jeunes en grosses difficultés.

Nous avons eu le privilège de découvrir certaines créations des jeunes et j’ai été impressionnée par plusieurs d’entre elles. Nous avons par exemple pu visionner un magnifique projet vidéo, réalisé intégralement par les jeunes. Incontestablement, ils ont du talent. 

Mais s’ils n’étaient pas dans cette institution, ils resteraient chez eux, à ne rien faire. Ce serait tellement dommage...

 

Je suis admirative des personnes qui ont tout quitté pour mettre sur pieds ces institutions.  Cela a certainement dû leur demander énormément d’implication, de temps, de courage, d’audace et de volonté.

Mais comment pourrions-nous remettre en question l’utilité, voir l’indispensabilité, de ces structures lorsque nous entendons les histoires de ces jeunes avant et après leur passage par cette Structure Scolaire d’Aide à la Socialisation ?

 

 

William Lennox 

 

Notre deuxième visite s’est déroulée au Centre Hospitalier Neurologique William Lennox, un des sites de l’École Escale. 

L’école jumelée à cet établissement accueille principalement des enfants et des jeunes ayant des traumatismes crâniens, des troubles épileptiques, des cassures psychiques (etc.) et qui sont, pour la plupart, en période post-opératoire.

 

Les profils des enfants étant très variés, l’équipe pédagogique essaie d’aménager le mieux possible les espaces et les activités en fonction des jeunes accueillis. 

Une nouvelle population commence à être de plus en plus présente : les jeunes en décrochage scolaire. 

 

Cet établissement, faisant partie du type 5, ne fait pas d’évaluation certificative. L’objectif des enseignants n’est donc pas que leurs enfants réussissent un examen ou obtiennent un diplôme.

 

Cette institution compte 2 classes maternelles, 4 de primaires et 4 de secondaires. Lors de l’admission des enfants, ils sont répartis en fonction de leurs compétences et non pas de leur âge.

Il y a également une « classe de vie » qui accueille les enfants qui étaient autrefois vus comme « non scolarisables ». 

 

La plupart de ces enfants sont hospitalisés. L’enseignement se déroule à mi-temps : les enfants viennent une demi-journée à l’école. Le reste du temps est réservé aux rendez-vous paramédicaux. 

Cette organisation permet d’éviter aux thérapeutes de déranger les enfants lorsqu’ils sont occupés par une autre activité.

 

Grâce à cette visite, j’ai pris conscience que l’école à l’hôpital n’avait pas du tout un rôle « occupationnel », comme le pensent parfois, à tort, les hôpitaux. L’objectif des enseignants est de réellement développer les apprentissages (quand la situation le permet). 

 

 

L’Entreliens, Woluwe Saint-Lambert 

 

Notre dernière visite nous a permis de découvrir l’Entreliens, un autre site de l’École Escale, situé sur le campus de l’UCL, non loin d’Alma. 

 

Nous y avons rencontré Valérie Martin. Titulaire d’un master en mathématiques, elle a débuté sa carrière dans l’enseignement secondaire ordinaire.

Elle a constaté le manque d’encadrement et de soutien des jeunes professeurs.  Elle a également été touchée par l’isolement des jeunes qui étaient en difficultés.

Elle décide alors d’entreprendre d’autres études en psychologie clinique. 

Durant ces études, elle effectue un stage qui lui donne la possibilité de participer à la création d’un service « hors hôpital » de psychiatrie alternative.

C’est ainsi qu’est né l’Entreliens. 

 

L’Entreliens est reconnu comme une Structure Scolaire d’Aide à la Socialisation (SSAS). Cet espace accueille des adolescents déscolarisés, fragilisés psychologiquement. Son objectif est de les (re)motiver et de leur (re)donner le goût de l’apprentissage. 

Pour cela, l’équipe pédagogique s’inspire de plusieurs pédagogies actives. Différentes activités sont donc proposées : d’un côté, il y a un travail individualisé, basé sur un projet personnel, et de l’autre il y a le travail en ateliers. 

 

Parmi ceux-ci, citons notamment l’atelier radio.

Chaque mois, les jeunes ont l’occasion de concevoir une émission qui sera diffusée sur « Radio Panik ».  

Vous pouvez retrouver certaines des émissions réalisées, par les adolescents, sur ce site : http://www.radiopanik.org/emissions/radioclash/calixto-suarez-de-passage-a-l-entreliens/.

Des ateliers « écriture et illustrations », « philo » et « sports » sont également organisés. 

 

Lorsque les jeunes travaillent sur leur projet personnel, l’équipe est confrontée à deux types de scénarios : 

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  • les jeunes qui ont encore une motivation et des passions. Il est dès lors facile de trouver un sujet qui les intéresse et sur lequel ils vont pouvoir travailler. 

  • les jeunes qui n’ont plus aucun désir, plus aucun intérêt, plus aucune passion. Cela amène beaucoup de remises en question de la part de l’équipe par rapport à l’intérêt de cette manière de travailler.

 

Les adolescents qui sont accueillis à l’Entreliens sont complètement sortis du système scolaire. Sans cet établissement, ils resteraient chez eux en « auto-hospitalisation ». 

S’ils n’étaient pas à l’Entreliens, ils devraient se débrouiller et tenter de se « soigner » seul. 

 

Pour Valérie, qui travaille avec ces jeunes depuis plusieurs années, une de leur principale difficulté est qu’ils n’admettent pas l’erreur. Ils n’ont jamais été confrontés à de réelles limites et ne supportent pas d’être « un parmi les autres ». 

Comme Valérie l’explique très clairement, il faut leur apprendre à supporter l’échec car sans supporter l’échec ils ne peuvent pas apprendre.

 

Le rôle des enseignants de l’Entreliens est donc très complexe puisqu’ils doivent apprendre à ces adolescents à accepter des limites et à faire partie d’un groupe, tout en leur redonnant confiance en soi et en leur redonnant l’envie d’apprendre...

 

Cette discussion avec Valérie m’a beaucoup perturbée car j’ai pris conscience de plusieurs « problèmes ». 

 

La création de plusieurs institutions de filières alternatives pour accueillir des jeunes est de plus en plus fréquente et, grâce à nos visites que nous avons faites, j’ai vraiment compris les bénéfices qu’elles apportent aux personnes qui y sont accueillies. 

 

Cependant, je me suis également rendu compte que la création de toutes ces institutions ne réglait en aucune manière le problème de base qui est : « pourquoi les jeunes dans ces cas-là sont-ils de plus en plus nombreux ? ». 

J’ai alors beaucoup réfléchi à la question « que faut-il faire ? » car il est certain que des choses doivent être mises en place... Parmi tous les adolescents qui sont accueillis dans les SSAS, et à l’Entreliens, certains reprennent des études. D’autres retrouvent des motivations et s’engagent dans des projets qui leur ressemblent (bénévolat, ...). 

Mais il y a également plusieurs adolescents qui, malgré leur passage dans ces structures alternatives et malgré toutes les tentatives des enseignants, ne parviennent pas à retrouver le désir de faire des choses. 

 

Il y a donc aussi des échecs et ces jeunes font partie de la génération future. Il est donc indispensable de mettre des choses en place pour éviter que cette situation n’empire et, idéalement, pour qu’elle s’améliore. 

 

Un autre élément qui m’a marquée lors de la visite à l’Entreliens est la solidarité dont font preuve les enseignants. J’ai compris, au travers du discours de Valérie, que cette solidarité était le fondement de l’institution et donc des réussites des adolescents. Cette solidarité implique beaucoup de soutien entre les enseignants et augmente la confiance qu’ils ont les uns envers les autres.  Les professeurs de l’Entreliens, et plus généralement des écoles à l’hôpital, sont confrontés à des situations très difficiles. C’est grâce à la solidarité qu’ils parviennent à garder le courage et la force pour continuer à exercer ce métier qui aide tellement de jeunes. 

 

En prenant conscience de l’importance que joue la solidarité entre les membres de cette équipe sur les progrès des jeunes, je ne peux m’empêcher de me demander ce qui se passerait si nous faisions pareil dans l’enseignement ordinaire.


Et si les enseignants en hôpital devenaient les modèles des enseignants en ordinaire ?

 

Et si la réponse face à l’augmentation du nombre de décrochages scolaires, pris en charge par l’école à l’hôpital, commençait en fait par une restructuration de l’enseignement ordinaire ? 

 

 

Conclusion personnelle

 

En vous résumant ces différentes visites et ces rencontres fantastiques, je me rends compte de la richesse que cette option m’a apportée. 

 

J’ai rencontré des personnes merveilleuses qui, parfois à partir de rien, si ce n’est de leur audace, ont créé des institutions qui, aujourd’hui, participent à la réussite de nombreux jeunes qui étaient pourtant dans des situations compliquées. 

 

Je tiens à remercier chaleureusement Monsieur Robaey pour l’organisation de toutes ces visites et pour la passion qu’il nous a transmise.

 

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Bibliographie 

 

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Si vous souhaitez télécharger ce travail, cliquez sur licône ci-dessous : 

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Professeur : Yves Robaey 

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Enfants malades et méthodologies adaptées

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